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Nouveaux regards sur la toponymie des îles normandes de la Manche

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Année 1994 23-24 pp. 31-44
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NOUVEAUX REGARDS SUR LA TOPONYMIE DES ÎLES NORMANDES DE LA MANCHE

Lorsqu'en 1204 le roi Philippe Auguste annexa la Normandie au royaume de France, il ne put s'emparer des îles normandes de la Manche, qui, à l'exception de quelques îlots côtiers, sont depuis lors demeurées anglaises ; mais elles ont conservé un dialecte normand, hélas aujourd'hui en danger de perdition, et elles constituent toujours un petit secteur de la toponymie française, menacé lui aussi par les anglicisations de la cartographie contemporaine, fussent-elles le fait de la bien française carte Michelin1 . Depuis plus d'un siècle la toponymie de ces îles a retenu l'attention des chercheurs français, mais les études les plus récentes -et les plus approfondies -ont été accomplies par des spécialistes britanniques. П appartient aux Français de se pencher à nouveau sur ce sujet en y apportant les éléments de référence que leur procure la toponymie française, tout particulièrement celle de la Normandie continentale. Puissent-ils ainsi en mieux éclairer les caractères originels.

On peut raisonnablement distinguer deux catégories de noms, les noms des îles issus de désignations de navigateurs ou de pêcheurs, et ceux de leur terroir, qui leur furent donnés par les hommes qui les ont peuplées et mises en exploitation. Des siècles peuvent évidemment séparer leurs origines respectives.

Les dénominations des îles : noms en -ey et en -hou

La lecture des cartes géographiques fait apparaître que les dénominations des îles normandes de la Manche sont caractérisées par deux finales bien spécifiques, -ey et -hou. Les noms en -ey sont au nombre de quatre, les trois îles principales de Jersey , Guernesey (en anglais Guernsey ) et Aurigny, jadis Auregnei (en anglais Alderney ) et la petite île française de Chausey au large de Granville. Les noms en -hou s'appliquent à plusieurs îlots : Lihou, les Ecréhous, Brecquehou, Burhou, Jethou , Bréhou (ou Brêhori) et Coquelihou , auxquels il convient d'ajouter Tatihou devant Saint-Vaast-la-Hougue. Seules Sercq (en anglais Sark) et Herrn, voisines de Guernesey, procèdent de modèles différents, ainsi que divers îlots rocheux, sans formes anciennes connues, porteurs d'appellations apparemment plus tardives, généralement pourvues d'un article, et que nous n'avons pas inclus dans notre investigation.

Les noms des îles avaient au XDC™* siècle attiré déjà l'attention des chercheurs, notamment de Charles Joret2 . Plus récemment, voici quelques lustres, ils firent l'objet d'âpres échanges d'opinions consignés par la Revue internationale d'onomastique* où les incertitudes du sujet auraient dû inspirer à leurs auteurs des propos plus modérés. Nous nous y intéressons à notre tour à la suite de la récente synthèse de l'anglais Richard Coates, de l'Université du Sussex, présentée sous la forme d'une fort élégante publication intitulée The ancient and Modem names of the Channel Islands, a linguistic history* ; nous y avons puisé la plupart des éléments qui ont nourri nos réflexions personnelles.

Richard Coates, comme de nombreux autres avant lui, a d'abord entrepris d'interroger rémunération d'îles qui figure dans VJtinéraire dAntonin, célèbre texte du iv®me siècle que nous pouvons relire : insulae in mare Oceano quod Gallias et Britannias interluit : insulae Orcades num. III. insula Clota in Hiverione, Vecta, Riduna, Sarmia, Cesarea, Barsa, Lisia, Andium, Sicdelis, Uxantis Ina, Vindilis, Siata, Iga5 . Comme les trois premiers noms sont ceux des Orcades et les îles de Clyde et de Wight (cette dernière déjà connue de Pline sous la forme Vectis) et que Uxantis et Vindilis représentent certainement Ouessant et Belle-Ile (Guedel en breton), les sept noms intermédiaires

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