D'abord et avant
tout, il faut l'appliquer. Que
penseraient nos jeunes, quel modèle
leur donnerions-nous si nous ne
l'appliquions pas? Nous leur demandons le
respect de la loi dans tous les domaines
(attitudes, devoirs etc..) et ils
verraient que nous ne sommes pas capables
nous-mêmes de respecter cette loi!
(voir: Le
rapport à la
Loi) Ceci étant
dit, appliquer la loi ne veut pas dire "la
durcir". discours
du ministre François Fillon
[17/05/04] La
circulaire d'application de la
loi http://admi.net/jo/20040522/MENG0401138C.html Le
B.O. http://www.education.gouv.fr/bo/2004/21/MENG0401138C.htm Une
réaction intéressante sur un
site musulman http://www.oumma.com/article.php3?id_article=1127 Réflexions
sur le voile -une dimension de
"reconnaissance". Nous y sommes très
sensibles pour nous, nous pouvons comprendre que
les élèves y soient aussi (voir:
Nous
ne sommes pas
reconnus).
Ce qui demande de bien distinguer ce qui concerne
le problème du voile et ce qui concerne la
personne de l'élève de façon
à ne pas amalgamer l'élève et
son voile. -une dimension
d'"éducation" (au rapport à la Loi,
à la citoyenneté...). Certains
peuvent la refuser au prétexte qu'ils ne
sont qu'enseignants et non éducateurs.
(voir: Instruire
et/ou
éduquer) La tentation est
donc de simplifier la question et d'en refuser ses
dimensions humaines, c'est-à-dire sa
complexité. On ne peut pas
traiter de la même façon une
élève qui a des scrupules
vis-à-vis de sa religion, une pour qui le
voile est avant tout une reconnaissance
féministe, celle qui veut faire de la
propagande ou celle qui est sous l'influence d'un
grand frère, de parents ou
d'amis. On ne peut pas
traiter de la même façon le cas
isolé, le petit groupe qui cherche à
se faire reconnaître ou la classe
entière refusant de retirer le bonnet
phrygien qu'ils ont tous décidé de
porter. Dans ce dernier cas il ne s'agit plus d'un
problème de voile mais d'un
phénomène de groupe avec un
symptôme qui dit quelque chose de la classe
ou de l'établissement. Dans tous les cas cela
nécessite du
temps pour
analyser la situation, en voir sa
singularité. La loi
prévoit ce temps <<3.1. La mise en
oeuvre de la loi passe d'abord par le dialogue...
3.2. L'organisation du dialogue
relève de la responsabilité du chef
d'établissement>>"relève"
ne veut pas dire que c'est au chef
d'établissement de tout faire, il peut faire
appel à des personnes compétentes
suivant justement la singularité du cas.
<<Le chef d'établissement conduit
le dialogue en liaison avec l'équipe de
direction et les équipes éducatives
en faisant notamment appel aux enseignants qui
connaissent l'élève concerné
et pourront apporter leur contribution à la
résolution du problème. Mais cette
priorité n'est en rien exclusive de tout
autre choix que le chef d'établissement
pourrait au cas par cas juger opportun.>>
(les citations
sont extraites de la circulaire d'application de la
loi) Non une négociation
mais une médiation Comme le dit la loi
<<3.1 Ce dialogue n'est pas une
négociation et ne saurait bien sûr
justifier de dérogation à la
loi.>> Ce n'est pas une
négociation", mais on n'est pas non plus
dans le "vous acceptez oui ou non?" qui
court-circuitrait le temps nécessaire aux
évolutions. Non une "négociation"
mais plutôt une "médiation" et comme
on peut le voir dans le
dossier sur la
médiation
la résolution d'un problème passe
souvent par la mise en place de conditions par
lesquelles la personne se sent respecter et
reconnue. Une
élève qui se sent respectée et
reconnue pourra plus facilement évoluer et
comprendre l'utilité de cette loi. Ceci
demande du temps comme on peut le voir sur les
exemples de médiation donnés dans le
dossier. <<Le dialogue devra être
poursuivi le temps utile pour garantir que la
procédure disciplinaire n'est
utilisée que pour sanctionner un refus
délibéré de
l'élève de se conformer à la
loi.(3.3)>> L'organisation du dialogue
est déjà une parole Ce temps de
dialogue peut poser problème en
lui-même <<Pendant la phase de
dialogue, le chef d'établissement veille, en
concertation avec l'équipe éducative,
aux conditions dans lesquelles
l'élève est scolarisé dans
l'établissement >> En effet
l'organisation de ce temps ne doit pas
préjuger de l'issue sinon il n'a plus de
raison d'être. Or les conditions
données, les modalités d'application
risquent bien d'être une parole de
l'équipe éducative sur ce qu'elle
prévoit de l'issue et sera sans doute
entendue par l'élève comme tel;
d'où l'importance de réfléchir
à cette organisation. Cette organisation ne
doit pas laisser paraître que la loi ne sera
pas appliquée ni que l'élève
sera sans doute renvoyée. Tout
évènement peut être
formateur Si on
garde la tête froide et qu'on reste
sur un plan pédagogique sans se
laisser entraîner sur le plan
politique, il peut être important de
profiter de ces événements
comme occasion de formation pour tous les
élèves d'une classe ou d'un
établissement. <<Parce que
l'intolérance et les
préjugés se nourrissent de
l'ignorance, la laïcité
suppose également une meilleure
connaissance réciproque y compris
en matière de religion. A cet
égard, les enseignements
dispensés peuvent tous contribuer
à consolider les assises d'une
telle connaissance. De même, les
activités de « vivre ensemble
» à l'école primaire,
l'éducation civique au
collège ou l'éducation
civique, juridique et sociale au
lycée constituent des moments
privilégiés pour faire
progresser la tolérance et le
respect de l'autre. Plus
spécifiquement, les faits
religieux, notamment quand ils sont des
éléments explicites des
programmes, comme c'est le cas en
français et en histoire, doivent
être utilisés au mieux dans
les enseignements pour apporter aux
élèves les
éléments de culture
indispensables à la
compréhension du monde
contemporain.(I)>> <<Face
à ces incidents à
caractère raciste qui
gangrènent notre époque, il
ne faut jamais faire preuve de faiblesse.
Mais il faut aussi se comporter avec
sérénité,
éviter d'alimenter les
peurs.... Le combat
contre le racisme passe par
l'éducation. Au lieu de
céder à un climat qui
hystérise les peurs, les haines et
les passions, il aurait dû tenir
fermement une ligne pédagogique. Au
lieu de quoi, l'affaire a
été gérée sur
un registre politique. Le résultat
est un immense gâchis, où
l'incompréhension et le malentendu
dominent.>> Edito "Le Monde"
13/7/04 Enfin si le
problème du voile m'a toujours paru
délicat, il n'est sûrement pas le
point le plus important et il est bon de se
rappeler quelques évidences signalées
par la loi sur des points qui me semblent, eux,
fondamentaux: <<Les
convictions religieuses des élèves ne
leur donnent pas le droit de s'opposer à un
enseignement. On ne peut admettre par exemple que
certains élèves prétendent, au
nom de considérations religieuses ou autres,
contester le droit d'un professeur, parce que c'est
un homme ou une femme, d'enseigner certaines
matières ou le droit d'une personne
n'appartenant pas à leur confession de faire
une présentation de tel ou tel fait
historique ou religieux. Par ailleurs, si certains
sujets appellent de la prudence dans la
manière de les aborder, il convient
d'être ferme sur le principe selon lequel
aucune question n'est exclue a priori du
questionnement scientifique et
pédagogique. Les convictions
religieuses ne sauraient non plus être
opposées à l'obligation
d'assiduité ni aux modalités d'un
examen. Les élèves doivent assister
à l'ensemble des cours inscrits à
leur emploi du temps sans pouvoir refuser les
matières qui leur paraîtraient
contraires à leurs convictions. C'est une
obligation légale. Les convictions
religieuses ne peuvent justifier un
absentéisme sélectif par exemple en
éducation physique et sportive ou sciences
de la Vie et de la Terre. Les consignes
d'hygiène et de sécurité ne
sauraient non plus être
aménagées pour ce
motif.(II)>>
(Éditorial
écrit avant le vote de la
loi) Chaque fois que
j'entends des arguments dans un sens ou dans
l'autre ils me paraissent pertinents et ainsi je
varie d'opinion au gré des
éditoriaux. On est là en plein dans
la "complexité" qu'on cherche sans doute
à traiter trop "simplement"! Mais cependant, et
de façon récurrente, il me semble que
: -Quand on veut
rétablir l'ordre (républicain,
laïque...) il y a intérêt
à trouver le point où le sujet sera
incontestable et donc où les chances de
"tenir" seront les meilleures. Un prof qui
voit un élève "chahuter" choisira
ainsi le moment, le sujet, pour intervenir sinon il
risque de s'épuiser dans des interventions
multiples et sans effet. Il est nécessaire
de bien placer les limites de la fermeté
pour réussir à rétablir
l'ordre. Là, il me
semble qu'on a mal choisi la limite, celle du
"voile", car c'est un élément
religieux . En se centrant sur le religieux on lui
accorde sans le vouloir peut-être, de
l'importance et ceux qui prévoient beaucoup
de contentieux ont probablement raison. Le
problème ne sera pas réglé
facilement. Il risque même d'être
exacerbé. L'école libre a de beaux
jours devant elle, car elle saura accueillir les
"voilées" sans drame et c'est
peut-être là-dessus que comptent ceux
qui voteront la loi!. La question est plus
pertinente à l'hôpital : pas de refus
de soins en cas d'urgence en raison du sexe du
médecin. *"se voiler" ou
"monter son nombril ou sa petite culotte" ne sont,
paradoxalement, pas si éloignés (le
psychologue sait bien que les extrêmes sont
proches (ainsi la personne "trop gentille" est
souvent une personne dont l'agressivité est
très forte). Dans les deux cas
on cherche à "attirer l'attention de
l'autre" dans un jeu de "cache-cache": on voile pour
montrer (sa foi, sa pudeur, sa soumission aux
hommes ou à Dieu, son indépendance
agressive....); on montre pour voiler ( par exemple
son absence de désir, son agressivité
provocatrice, sa soumission à la
mode...). Choisir ce point
d'intervention (le voile) ne me paraît donc
pas judicieux et sujet à contestation. On
aurait pu prendre "le respect de la présence
au cours de biologie, de staps, de piscine etc..
là il n'y avait aucune contestation possible
et on restait dans un domaine laïc! Une
contestation aurait renvoyé en effet
à une manifestation de régression
(refus d'enseignement ou de
mixité). Ici la contestation risque au
contraire de renvoyer à la liberté
qu'ont les femmes de s'habiller comme elles le
désirent. *Le voile comme
"soumission des femmes": ce n'est pas le voile qui
est important, il peut même avoir pour
certaines la signification inverse de
libération! C'est la relation femme-homme
qui est en cause; centrer cette relation sur le
voile c'est poser le problème dans des
termes de "soumission / libération" qui sont
trop simples. Ce qui est
là en jeu, c'est la
possibilité de relation des
garçons et des filles sous une
forme autre qu'agressive (soumission,
libération, tournantes, injures,
provocations sexuelles...), c'est une des
fonctions de l'école, me semble
t-il, d'éduquer les jeunes à
des relations d'un autre type. <<La
laïcité ne saurait se
réduire à la
neutralité de l'État.
Respect, garantie, exigence, vivre
ensemble de droits et de devoirs pour
l'État, les cultes et les
personnes.>>Rapport de la
commission Stasi <<Les
femmes doivent pouvoir choisir leurs
vêtements comme le font les
hommes. Mais l'école est avant
tout un lieu d'émancipation pour
les femmes. Les fondamentalistes
préféreraient qu'elles n'y
aillent pas. Alors si elles sont
chassées de l'école pour des
raisons vestimentaires - le
prétexte du voile - les
conséquences seront
désastreuses. Les
fondamentalistes auront gagné le
combat!>> Chirine
Ebadi Prix Nobel de la paix: Le monde
17/12/03 *Le voile
comme moyen de "propagande": effectivement
c'est un risque réel dont il faut
tenir compte. Mais cela pose le
problème plus général
de "la parole de l'élève en
classe". Peut-il exprimer ses
croyances, ses idéologie, ses
représentations, ses
affects? Pour mon
compte, je pense que c'est utile,
déjà pour l'apprentissage
des disciplines comme le montre la
didactique, mais aussi parce qu'un des
objectifs de l'école est
l'apprentissage de la tolérance,
l'apprentissage d'une communication dans
laquelle on respecte l'autre avec des
croyances différentes, des
sentiments différents. C'est dans
une confrontation des
représentations que pourra se faire
l'évolution de ces
représentations et donc cet
apprentissage du respect de l'autre, de la
découverte de l'importance de la
tolérance. C'est par cette
formation que peut se construire une
laïcité porteuse de liens
entre les citoyens. Cela demande bien
sûr des enseignants capables de gérer
un échange dans un
climat d'écoute
mutuelle et
donc de définir un
cadre
d'échange et de le faire respecter. Ceci est
important, justement, pour que ces échanges
ne tournent pas à "la
propagande". *si l'école
est une institution pour des
"élèves", si sa seule fonction est
"la transmission des connaissances" sous la forme
mythique "d'instruction" alors tout ce qui peut
gêner cette" instruction" est à
bannir: voile, paroles, opinions, différence
garçon/fille etc.. *si on
conçoit l'école comme lieu
d'éducation de "jeunes" où la
transmission des connaissances en est un des
moyens, alors l'éducation des relations
garçons/ filles, ainsi que
l'éducation à une communication
respectueuse de l'autre, à la
tolérance sans complaisance, à
l'établissement de liens citoyens doivent
être prises en charge par cette école.
C'est, en conséquence, avoir une haute
idée de la fonction enseignante et de ses
nouvelles responsabilités. Mais,
évidemment, cela pose une nouvelle
fois la question de la
formation des
enseignants
à la prise en charge de ces
dimensions, et le vote de cette loi est
peut être rendu nécessaire
par l'absence de cette formation?
Elle
était, sans doute, devenue
obligatoire politiquement. Or si elle
facilite le dialogue, l'éducation,
la résolution au cas par cas (comme
la plupart du temps actuellement) par les
cadres responsables que sont les
enseignants et les chefs
d'établissement, cette loi sera
peut-être utile. Si elle
transforme ces derniers en simples
exécutants du renvoi de certains
jeunes, elle signera le peu de cas que
l'on fait des responsabilités des
enseignants et des chefs
d'établissement, réduits
à des fonctions
"d'exécution" et non de
"responsabilité". Des extraits de l'allocution du Président J. Chirac ...
<<Une chose est sûre : la
réponse à ces interrogations n'est
pas dans l'infiniment petit du repli sur soi ou du
communautarisme. Elle est au contraire dans
l'affirmation de notre désir de vivre
ensemble, dans la consolidation de l'élan
commun, dans la fidélité à
notre histoire et à nos
valeurs.>>...<<La France a su cette
année encore porter, dans tous les domaines
de tensions et de crise, sa parole de paix et de
tolérance pour inviter les peuples qui se
déchirent au respect de l'autre.>>...
<<L'école est au premier chef le lieu
d'acquisition et de transmission des valeurs que
nous avons en partage. L'instrument par excellence
d'enracinement de l'idée
républicaine. L'espace où l'on forme
les citoyens de demain à la critique, au
dialogue, à la liberté. Où on
leur donne les clés pour s'épanouir
et maîtriser leur destin. Où chacun se
voit ouvrir un horizon plus large.>>...
<<L'école est un sanctuaire
républicain que nous devons défendre,
pour préserver l'égalité
devant l'acquisition des valeurs et du savoir,
l'égalité entre les filles et les
garçons, la mixité de tous le
enseignements, et notamment du sport. Pour
protéger nos enfants. Pour que notre
jeunesse ne soit pas exposée aux vents
mauvais qui divisent, qui séparent, qui
dressent les uns contre les autres. Il n'est pas
question, bien sûr, de faire de
l'école un lieu d'uniformité,
d'anonymat, où seraient proscrits le fait ou
l'appartenance religieuse. Il s'agit de permettre
aux professeurs et aux chefs
d'établissements, aujourd'hui en
première ligne et confrontés à
de véritables difficultés, d'exercer
sereinement leur mission avec l'affirmation d'une
règle claire.>>... <<En
conscience, j'estime que le port de tenues ou de
signes qui manifestent ostensiblement
l'appartenance religieuse doit être proscrit
dans les écoles, les collèges et les
lycées publics. Les signes discrets, par
exemple une croix, une étoile de David, ou
une main de Fatima, resteront naturellement
possibles. En revanche les signes ostensibles,
c'est-à-dire ceux dont le port conduit
à se faire remarquer et reconnaître
immédiatement à travers son
appartenance religieuse, ne sauraient être
admis. Ceux-là -le voile islamique, quel que
soit le nom qu'on lui donne, la Kippa ou une croix
manifestement de dimension excessive n'ont pas leur
place dans les enceintes des écoles
publiques. L'école publique restera
laïque.>>... "Dans les
écoles, les collèges et les
lycées publics, le port de signes ou tenues
par lesquels les élèves manifestent
ostensiblement une appartenance religieuse est
interdit. Le règlement intérieur
rappelle que la mise en oeuvre d'une
procédure disciplinaire est
précédée d'un dialogue avec
l'élève". Le projet de loi sur la
laïcité a été
adopté le 10 février par
l'Assemblée nationale par 494 voix pour, 36
contre et 31 abstentions. Réactions <<je pense
que ''l'arbre'' de la '' voile'' cache
derriére '' une forêt''qui s'intitule
'' le non respect du droit à la
différence'' ; je crois qu'on a beaucoup de
problème à résoudre( la
tolérence entre les cultures- la
pauvreté en afrique- l'envahissement de
l'iraq- le droit du peuple afghanistan à
vivre - les palestiniens et leur rêve de
l'indépendance- l'occident et la perte des
valeurs humaines - la pollution et les
problèmes de l'environnement- et pleins
d'autres causes qui ne sont pas traités ou
bien qu'on ne veut pas traités>>
5/07 <<J'ai 18 ans
et depuis le 24 avril dernier, je porte le foulard.
Cette décision, je l'ai prise seule,
après une longue réflexion et sans
l'accord de mes parents, qui bien que musulmans,
ont craint les préjuges et les actes
d'intolérance que je risquais d'attirer.
C'est en effet ce que j'ai eu. On m'a dit que
j'étais soumise, oppressée. On a
voulu me libérer. On m'a donc interdit
d'étudier. Cette année
je suis en terminal. Chaque matin devant le
lycée, c'est le coeur brisé quand je
retire mon foulard. On a voulu me sauver.
Finalement, c'est mon âme qu'ils ont
tué.>> 9/06 <<Le voile
que faire? peut-être 1-Lire le livre de
claude Clanet : L'interculturel ... presses
universitaires du mirail. 2- le traduire en
pratiques pédagogiques : les chapitre 3
:imaginaire(s) et culture(s) sont de bonnes
entrées..
fraternellement>>M. <<" JUSTE
POUR INFO, LE PORT DU VOILE EST INTERDIT DANS LES
ECOLES EN TUNISIE. PERSONNE NE LE DIT
JAMAIS>> P. <<J'ai juste
besoin de dire que ce n'est pas la loi sur le voile
mais la loi interdisant les signes religieux
à l'école publique. Je pense qu'il
est important de faire attention à cet
intitulé en ces temps d'amalgames. Car je
crois que ce sont ces mêmes amalgames qui
servent les fanatiques de tous bords.>>
Sophie <<bonjour,
à propos du voile : les associations qui
sont maintenant contre une loi sont les
descendantes de celles qui faisaient fermer les
églises à la révolution ou en
1905 ; si alors les raisonnements tels qu'ils sont
tenus avaient été faits il n'y aurait
jamais eu de loi de séparation de
l'église et de l'état ; rappelons
quand même qu'on parlait de la calotte ... et
qu'actuellement on ose à peine parler contre
les barbus . Or il y va de nos valeurs et face
à l'intolérance nous ne devons pas
tolérer : les insignes et uniformes nazis
ont-ils droit de cité dans nos écoles
? Le voile est le symbole de la soumission de la
femme qui est une race inférieure c'est tout
aussi simple ... IL ne faut quand même pas
oublier qu'Ataturk a tout fait pour rejeter
celui-ci en Turquie et que l'exploitation de la
femme par l'homme n'est ni plus ni moins qu'une
régression médiévale . De plus
on lutte contre les sectes sous prétexte
d'endoctrinement et on n'oserait pas lutter contre
cet endoctrinement qui oblige les jeunes filles (
et même très jeunes ) à se
voiler ? il est grand temps de réagir . je
précise quand même que je suis membre
de plusieurs associations d'amitié avec les
palestiniens etc. ;... mais je suis laïque et
pour la liberté , contre le fanatisme . Et
se mettre en string , si c'est indécent ,
n'a rien à voir avec obliger des jeunes
filles à se voiler >>E. <<Bonjour,
Vos commentaires sur le voile à
l'école sont très proches de mes
propres réflexions. J'assure la direction
d'un institut de formation des enseignants de
l'enseignement catholique de la région X.
travaillant en partenariat avec l' IUFM. Ces
questions de la responsabilité des
enseignants dans ce débat sur le voile et
plus généralement sur
laïcité et le fait religieux à
l'école sont posées par les
professeurs stagiaires et mériteraient
encore + de temps que ce que nous y consacrons.
L'école catholique fait le choix d'un projet
éducatif en référence à
des valeurs religieuses mais elle est favorable
à une laïcité "porteuse de
respect de l'autre" et donc lui reconnaissant le
droit d'exprimer ce qui lui tient à coeur y
compris son appartenance religieuse, à
condition de ne pas verser dans l'endoctrinement ou
le prosélytisme. N'a-t-on pas trop voulu
faire respecter la "neutralité" au
détriment de la responsabilité et de
l'éducation aux différences ? Merci
pour votre site.>>M. <<Tout cela
est vrai mais il me semble aujourd'hui que le
principal est de protéger les jeunes filles
non voilées de la pression qu'exercent sur
elles l'environnement : camarades, garçons,
imams et fondamentalistes de tout poil... Il reste
d'autre part à notre pays une
responsabilité morale importante
vis-à-vis des pays du Maghreb et d'Afrique
-nos ex colonies : laisser se développer ou
perdurer la possibilité de porter le voile
dans nos écoles à aussi un effet
là-bas en légitimant cette tenue. La
loi permettra également d'assurer
l'égalité de traitement d'un
établissement scolaire à l'autre, ce
qui aujourd'hui n'est pas du tout le cas. Enfin ce
n'est pas parce qu'il y aura une loi que le
dialogue avec les jeunes filles et les familles va
s'arrêter : mais les limites seront
clairement affirmées. Autre chose : le voile
n'est pas un signe d'appartenance religieuse (comme
une croix ou une médaille quelconque) mais
un marqueur sexuel qui proclame
l'inégalité essentielle de la femme
et de l'homme. On n'est donc pas dans le religieux
comme le laisse penser le débat en cours
mais dans le politique et social.
Cordialement>> Claude
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