Adopt AI (Paris) - Vivatech attire naturellement la classe politique chaque année, en plus des grands patrons. En cette fin novembre, le rendez-vous qu’ils ne pouvaient pas manquer, c'est la conférence Adopt AI organisée au Grand Palais, à Paris.
Plusieurs ministres de premier plan se succédaient le 25 novembre, à l’occasion de la première journée.
Parmi eux, Roland Lescure, le ministre des Finances, et Anne Le Hénanff, successeure de Clara Chappaz à l’IA et au numérique.
Pôle d'excellence pour les centres de données
Ces interventions tiennent essentiellement de la représentation puisque non accompagnées d’annonces nouvelles sur le plan politique. Le patron de Bercy a notamment souligné la capacité de l’Europe à exister sur la scène internationale.
Anne Le Hénanff a pu quant à elle insister sur l’importance des infrastructures informatiques et le rôle qu’entend jouer la France dans ce domaine au cœur de la troisième étape de la stratégie nationale pour l’IA.
“Il n'y a pas d'IA sans infrastructure, et la France ambitionne de devenir un pôle d'excellence pour les centres de données”, déclare la ministre déléguée. Elle a en outre officialisé un appel à manifestation d’intérêt pour un prochain projet européen en IA.
100.000 français formés à l'IA par an
L’objectif : “sélectionner des projets nationaux dans le but de structurer une réflexion nationale autour de cette initiative européenne” - et en outre “contribuer à faire de la France l’une des plus grandes puissances mondiales de l’intelligence artificielle” pour Roland Lescure.
En terrain conquis, le président Emmanuel Macron a lui aussi fait une apparition lors d’Adopt AI, en fin de la première journée. Là non plus, pas de nouveautés, mais un rappel des priorités et des ambitions présidentielles.
Sur le volet formation, il souhaite que soit formées chaque année à l’IA 100.000 personnes - contre un objectif initial de 40.000. Et le secteur public forme lui aussi avec pour cible 50.000 fonctionnaires formés d’ici fin 2026.
L'énergie française pour attirer les datacenters
A son habitude, le président s’est livré à un numéro de séduction à l’adresse des entrepreneurs et l’écosystème des startups. Yann LeCun a d’ailleurs eu droit à une invitation directe. Suite à son départ de Meta, le chef de l’État souhaite le convaincre de fonder sa nouvelle entreprise en France.
Autre priorité du dirigeant français : les datacenters ou usines IA, déjà mis en lumière plus tôt en 2025 lors du AI Summit de Paris. “Plug, baby, plug” lançait Macron à cette occasion. Grâce à “une énergie bas carbone pilotable” disponible en France, le président veut attirer ces investissements sur le territoire.

Le patron d’EDF, Bernard Fontana, sur scène.
Outre 23 sites déjà validés, il précise "qu’un cinquième site en procédure accélérée va être mis à disposition à Dunkerque, avec plus de 700 mégawatts de capacité". Le patron d’EDF, Bernard Fontana, qui intervenait le 26 novembre sur le CEO Mainstage, s’aligne sur le discours présidentiel.
Avec 90 tWh exportés en 2024, “nous avons clairement la capacité de produire plus d'IA", juge le dirigeant sans majorité politique ni budget. Pour le PDG d’EDF, l’énergie électrique sera au rendez-vous et l’énergéticien y voit même une opportunité de développer de nouveaux revenus.