Une saison avec Serge Pey
Résidence de création
Bibliothèque d’étude et du Patrimoine
D’octobre 2025 à septembre 2026
Pendant plusieurs mois, l’écrivain, plasticien et historien Serge Pey investit la Bibliothèque d’étude et du patrimoine pour une résidence de création inédite.
Installé dans un atelier éphémère dans l’entrée de la bibliothèque, l’artiste prépare une installation plastique littéraire et poétique dans les 24 vitrines de la grande salle de lecture.
Plusieurs rendez-vous et rencontres sont organisées tout au long de la saison :
- Étapes de création : une fois par mois, une rencontre pour échanger avec l’artiste et suivre l’évolution de son installation.
Les 22 novembre, 13 décembre, 10 janvier, 7 février, 4 avril. - Lectures / performances : des rituels poétiques où la parole devient acte. Serge Pey y mêle poésie orale, objets symboliques et engagement politique.
Les 21 mars, 30 mai. - Un temps dédié à l’artiste et à son installation au cours des Journées Européennes du Patrimoine les 19 et 20 septembre 2026.
Un mot sur l’artiste

Serge Pey est un poète, écrivain, plasticien et philosophe du poème né le 6 juillet 1950 à Toulouse.
Il est une figure majeure de la poésie contemporaine française, notamment pour sa pratique de la poésie-action, qui mêle écriture, oralité, performance et art visuel.
Serge Pey ne se limite pas à l’écriture : il incarne la poésie à travers des performances, des installations, et des objets rituels comme des bâtons sur lesquels il écrit ses textes. Il cherche à dépasser les frontières entre le texte et le corps, entre la parole et l’image, entre l’art et la vie.
“Ne payer jamais un poème
comme on ne doit jamais payer l’amour.
Les yeux sont des monnaies
que l’on donne aux autres
quand on ne veut pas se vendre.”
Extrait de principe élémentaires de poésie directe.
Serge Pey et Toulouse

Né dans le quartier populaire de la cité de l’Hers à Toulouse, Serge Pey est un enfant de l’immigration et de la mémoire ouvrière. Sa mère, couturière occitane, et son père, ouvrier catalan réfugié anarchiste, ont nourri son engagement poétique et politique. Cette double appartenance — occitane et espagnole — irrigue toute son œuvre.
Toulouse est le terreau de sa poésie d’action, de ses performances et de ses luttes. Il y fonde la revue Émeute en 1975, puis les éditions Tribu en 1981, véritables laboratoires de création collective. Enseignant à l’Université Toulouse-Le Mirail, il y dirige le Centre d’initiatives artistiques et soutient une thèse sur la poésie orale d’action.
Il transforme la ville en scène vivante : marches poétiques, rituels urbains, performances dans les lieux publics. Président de la Cave Poésie, il fait de Toulouse un haut lieu de la parole incarnée.
La ville traverse ses textes, ses rythmes, ses objets rituels, ses bâtons de parole. C’est le point de départ d’un combat pour une poésie qui sort du livre pour entrer dans la rue, dans le corps, dans le monde.
“Ma ville est un pont à l’envers sur le vide
Ma ville pêche deux rives et une vie au bord d’une île
Ma ville est un fleuve aux rives soudées dans une île
Ma ville a une vie moins deux vides plus une île
Ma ville est une île devant la prison rouge d’une rive
Ma ville est une vie qui brûle comme une île
Ma ville est une rive qui hisse le drapeau du vide
Ma ville est une île arrachée du vide qui enferme la ville
Ma ville est le nœud de deux rives au-dessus de son île
Ma ville est une vie dans la rose de deux rives”
Poème Sonore et Combinatoire pour Toulouse
Publications
Serge Pey a publié : Ahuc, poèmes stratégiques, Le carnaval des poètes (Flammarion), Le trésor de la guerre d’Espagne (Zulma), Le manifeste magdalénien, Dialectique de la Tour de Pise (Dernier Télégramme), Histoires sardes d’espérance, d’assassinat et d’animaux particuliers (Castor Astral), Occupation des cimetières (Jacques Brémond), Poésie-action, manifeste pour un temps intranquille, Poème pour apprendre à délacer ses souliers (Castor Astral), Mathématique générale de l’infini (NRF Gallimard)), Victor Hugo, Notre Âme des paris, Ouessant, Les pandas de Cheng-du, dialogue avec Du Fu (La Rumeur libre) Traité à l’usage des chemins et des bâtons (Le Bois D’Orion), L’Agenda rouge (Al Dante), La barque de Pierre (Voix éditions), Vengeons les mots (Bruno Doucey)…
Prix international de poésie francophone, Prix Yvan Goll, 2001, Prix Boccace de la nouvelle (2012), Grand prix national de poésie de la société des gens de lettres, Prix Guillaume Apollinaire 2017, Prix de poésie Sinestetica (2022), Prix Xavier Grall (2020).
